Cameroun : les évêques catholiques exhortent le président Biya à se retirer avant les élections de 2025

Cameroun : les évêques catholiques exhortent le président Biya à se retirer avant les élections de 2025
À l’approche de l’élection présidentielle cruciale au Cameroun prévue en octobre 2025, les évêques catholiques de tout le pays ont intensifié leurs appels au retrait du président Paul Biya, invoquant son âge et ses inquiétudes quant à sa capacité à gouverner efficacement.
Âgé de 92 ans, Paul Biya est le plus vieux chef d’État du monde et dirige le Cameroun depuis plus de quatre décennies. Bien qu’il n’ait pas officiellement annoncé sa candidature, son discours du Nouvel An a laissé entendre qu’il pourrait chercher à prolonger son mandat. Cette décision a suscité de vives critiques de la part des chefs religieux et des analystes politiques, qui estiment qu’il est temps de changer de direction.
Répondre aux frustrations nationales
Mgr Barthelemy Yaouda Hourgo, évêque du diocèse de Yagoua, a exprimé ses inquiétudes face aux défis croissants auxquels le pays est confronté lors d’une interview sur Equinoxe TV. Il a souligné le coût des problèmes de gouvernance prolongées, notamment les troubles séparatistes en cours dans les régions anglophones et les menaces de Boko Haram dans l’Extrême-Nord.
De même, l’évêque Emmanuel Abbo de Ngaoundéré a été condamné ce qu’il a décrit comme la répression des voix dissidentes par le gouvernement, exprimant son inquiétude face au manque de liberté des citoyens d’exprimer leurs doléances.
Un appel au changement et au renouveau
Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala, a clairement exprimé sa position, qualifiant d’« irréaliste » l’idée d’un maintien au pouvoir de Paul Biya. Intervenant sur Radio France Internationale (RFI), il a souligné le caractère inéluctable du changement : « A un moment donné, nous quittons ce monde. Nous ne sommes pas immortels. »
L’archevêque de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, a quant à lui appelé les citoyens à assumer leurs responsabilités durant cette année cruciale, qu’il a qualifié de jalon à la fois spirituel et politique. « Nous entrons dans une année jubilaire et une année électorale », at-il déclaré, exhortant les fidèles à jouer un rôle actif dans la construction de l’avenir de la nation.
Un message unifié pour la transition du leadership
Les évêques ont réaffirmé leur message lors de leur 48e Assemblée plénière, actuellement en cours à Buea. Cette réunion, qui se termine le 11 janvier, a été l’occasion de débattre de la voie à suivre pour le Cameroun. Leur appel collectif à un changement de direction reflète un malaise croissant quant à la direction que prend le pays et l’urgence d’un renouvellement de la gouvernance.