UEMOA : une croissance robuste de 6,5 % au 2ᵉ trimestre, mais des risques de surchauffe guettent la région

UEMOA : une croissance robuste de 6,5 % au 2ᵉ trimestre, mais des risques de surchauffe guettent la région

UEMOA : une croissance robuste de 6,5 % au 2ᵉ trimestre, mais des risques de surchauffe guettent la région

Pays de l'UEMOA

La dynamique économique ouest-africaine se maintient à un rythme soutenu. Selon les dernières données de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a atteint 6,5 % au deuxième trimestre 2025.

Ce rebond est principalement porté par la hausse de la production agricole, la relance des investissements publics et le dynamisme du secteur tertiaire, notamment les télécommunications et les services financiers. Le commerce intra-régional continue également de progresser, soutenu par une meilleure intégration des chaînes d’approvisionnement et la modernisation progressive des corridors logistiques entre les ports du golfe de Guinée et les pays enclavés.

Mais derrière cette performance homogène se cachent des contrastes notables. Le Sénégal et la Côte d’Ivoire demeurent les locomotives de la région, tandis que le Niger et le Mali, frappés par des sanctions antérieures et des perturbations sécuritaires, connaissent une reprise plus fragile. La BCEAO salue néanmoins la résilience du tissu productif régional, qui a su s’adapter aux chocs inflationnistes et à la volatilité des prix de l’énergie.

Des pressions inflationnistes persistantes

Si la croissance reste soutenue, les tensions inflationnistes continuent de peser sur le pouvoir d’achat. Le taux d’inflation moyen dans la zone s’est établi à 3,8 %, légèrement au-dessus de l’objectif communautaire de 3 %. Cette situation résulte de la persistance de coûts élevés dans les transports et les produits alimentaires importés.
La BCEAO maintient pour l’instant une politique monétaire prudente, combinant hausse modérée du taux directeur et opérations ciblées de refinancement pour soutenir les États sans alimenter la surchauffe de la demande.

L’investissement privé et les réformes au cœur de la transformation

Les analystes estiment que la prochaine étape pour la région consistera à transformer cette croissance quantitative en croissance qualitative. Cela passe par le développement du secteur privé, la diversification industrielle et la montée en compétence de la main-d’œuvre.
Plusieurs gouvernements – notamment le Bénin, le Sénégal et la Côte d’Ivoire – ont engagé des réformes destinées à accélérer la digitalisation, attirer les investissements directs étrangers et renforcer la gouvernance financière locale.

Selon les projections du Fonds monétaire international (FMI), la croissance de la zone UEMOA pourrait se maintenir autour de 6 % en 2026, à condition de contenir les déficits budgétaires et d’améliorer la mobilisation des recettes internes.
Les perspectives restent donc favorables, mais dépendront fortement de la stabilité politique et sécuritaire au Sahel ainsi que de la capacité des pays membres à accélérer les réformes structurelles nécessaires à une industrialisation durable.

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eminence

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